Introduction
Le Togo, devenu en quelques années le deuxième exportateur africain de produits biologiques vers l’Union européenne, se retrouve face à des défis majeurs. Ce succès ne peut cependant cacher l’urgence de répondre aux nouvelles exigences imposées par les autorités de Bruxelles et Washington. Avec la montée en puissance des normes internationales, les producteurs togolais doivent s’adapter ou risquer de perdre leur compétitivité sur un marché global en constante évolution.
Les nouvelles exigences
Le 11 août 2025, à Lomé, producteurs, transformateurs et exportateurs ont été réunis pour discuter des impacts des nouvelles réglementations. L’Association nationale des commerçants exportateurs de soja (Ances-Togo) a joué un rôle clé dans cette rencontre, soulignant l’importance de se conformer à des critères de plus en plus stricts. Les nouveaux standards internationaux imposent :
Cette initiative est bien plus qu’un simple ajustement ; elle marque une nouvelle ère pour l'agriculture biologique togolaise.
L’urgence de l’adaptation
Kokou Tewou, vice-président de l’Ances-Togo, a été clair dans ses propos : « ceux qui souhaitent rester compétitifs doivent s’aligner immédiatement sur ces standards ». Ce message souligne l’importance d’une adaptation rapide et efficace. En effet, les producteurs qui ne se conforment pas à ces exigences risquent de se voir écartés des marchés européens et américains, de même que de perdre la confiance des consommateurs.
Les conséquences d’une non-conformité
Le constat est sans appel : l’improvisation n’a plus sa place dans un secteur aussi exigeant. Lors de la réunion, Badr El Fartass, directeur général de la CCPB au Maroc, a rappelé que les nouvelles normes limitent la taille des groupes de producteurs à 2000 membres et imposent un plafond de 5 hectares par petit producteur. Cette structuration est essentielle pour :
L’adhésion à ces normes n’est pas simplement une question de respect réglementaire, mais également un facteur de survie sur le marché mondial.
La place du Togo sur le marché international
Le Togo, en tant que premier exportateur de produits biologiques en Afrique de l’Ouest, joue sa crédibilité internationale. Cependant, la concurrence est sévère. L'Égypte, par exemple, se positionne déjà comme le leader continental et développe des stratégies pour renforcer sa présence sur les marchés extérieurs.
Il est donc crucial que Lomé consolide ses filières biologiques pour ne pas voir son statut vaciller au profit de ses voisins. Les enjeux sont multiples :
La résilience du secteur bio togolais
Malgré ces défis, l’histoire de l’export bio au Togo est indissociable de la persévérance et de l’audace. Les producteurs togolais ont su s’imposer grâce à des produits de qualité comme le soja, l’ananas et d'autres cultures certifiées. Ces produits ont permis au pays de se forger une réputation enviable sur la scène internationale. Mais aujourd’hui, la question se pose : comment pérenniser cette position ?
1. Investissement dans la recherche et le développement : La mise en place de solutions innovantes pour améliorer les techniques de culture.
2. Formation continue des producteurs : Assurer que tous les acteurs soient informés des dernières normes et pratiques.
3. Systèmes de certification : Renforcer les processus de certification pour garantir la qualité des produits exportés.
4. Collaboration internationale : Établir des partenariats avec d'autres pays pour partager des connaissances et des techniques.
Conclusion
Le Togo est à un carrefour décisif. Les nouvelles normes internationales représentent à la fois un défi et une opportunité. En s'adaptant aux exigences du marché, les producteurs de soja et d'autres cultures bio pourront non seulement maintenir leur statut d’exportateurs, mais également accéder à de nouveaux marchés prometteurs. Si le pays parvient à s’aligner sur ces normes, il pourra capitaliser sur son succès et continuer à être un acteur majeur du secteur bio en Afrique et au-delà. La route est semée d’embûches, mais avec de l’engagement et une vision claire, le Togo peut continuer à briller sur la scène internationale des produits biologiques.
Autres articles
Le bio est-il condamné à la marginalisation ?
