Le secteur de l’agriculture biologique en difficulté
Des espoirs placés dans le hors domicile
Pendant ces dernières années de crise du marché de l’alimentation bio, un débouché continuait de porter les espoirs du secteur : le hors domicile. En effet, en 2022, alors que la valeur des ventes du bio consommé à domicile baissait de 4,6% par rapport à l’année précédente, celle des ventes en restauration collective et commerciale augmentait respectivement de 18% et de 16%.
Cette tendance était vue comme une opportunité pour l’agriculture biologique de se développer et de continuer sa croissance malgré la crise économique qui touchait le secteur. De nombreux espoirs étaient donc placés dans le hors domicile comme débouché pour le bio.
Des attentes déçues pour le secteur de la restauration collective et commerciale
Une recul de la part du bio
Malheureusement, en 2023, ces attentes ont été déçues. Les résultats sont loin de répondre aux espoirs placés dans le hors domicile. Selon la directrice et le président de l’Agence Bio, Laure Verdeau et Jean Verdier, la part de bio dans les assiettes a en fait reculé. Dans les plateaux des cantines, la part de bio est passée de 7% à 6%, et au restaurant, elle est restée à 1%.
Une stagnation des achats bio
En parallèle, les chiffres concernant les achats bio en restauration collective et commerciale ne sont plus aussi encourageants qu’avant. En effet, ils ne progressent plus que de 9% et 12% respectivement. Cette stagnation est un constat amer pour le secteur de l’agriculture biologique, qui comptait sur le hors domicile pour maintenir sa croissance malgré la crise.
Les défis à relever pour l’augmentation de la part du bio dans le hors domicile
La loi Egalim 1 de 2018
Selon la loi Egalim 1 de 2018, 50% des repas servis en restauration collective devraient compter 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques, dès le 1er janvier 2022. Cependant, ces objectifs ne sont pour le moment pas atteints.
Une question de coûts
Les directeurs de l’Agence Bio soulignent qu’augmenter la part du bio à budget constant implique de travailler sur l’ensemble des coûts, une tâche qui n’a pas encore été engagée par la majorité des cantines. La question des coûts est donc un enjeu majeur pour l’augmentation de la part du bio dans le hors domicile.
Des actions à mener sur le long terme
La nécessité d’une communication et d’une formation
La restauration commerciale n’est pas en reste dans les défis à relever pour l’augmentation du bio dans le hors domicile. Les actions de communication et de formation entreprises par l’Agence bio pour sensibiliser ce secteur aux atouts du bio ne pourront porter leurs fruits que sur le long terme, selon sa présidente. Il faudra donc être patient avant de voir les résultats de ces initiatives.
Une baisse généralisée des dépenses alimentaires
Malheureusement, en plus de ces défis à relever, le marché du bio dans son ensemble stagne malgré une inflation de l’alimentation biologique de 7,7%. La part de celles allouées au bio par les consommateurs se réduit même, passant de 6% à 5,6%. Cela s’explique en partie par une baisse généralisée des dépenses alimentaires des Français dans un contexte de crise économique.
En conclusion
Un avenir incertain pour le hors domicile
En somme, la perspective du hors domicile comme débouché majeur pour l’agriculture biologique en période de crise ne semble pas être en bonne voie. La baisse de la part du bio dans les assiettes en restauration collective et commerciale, ainsi que la stagnation des achats bio, mettent en lumière les défis à relever pour atteindre les objectifs fixés par la loi Egalim 1 et augmenter la part du bio dans le hors domicile.
Cependant, il est important de noter que ces défis ne sont pas insurmontables. En effet, en travaillant sur les coûts et en poursuivant les actions de communication et de formation, il est possible de faire évoluer positivement la situation à long terme. Il faudra donc continuer à encourager et à soutenir le secteur de l’agriculture biologique pour qu’il puisse continuer à se développer malgré les défis rencontrés.