La Confédération paysanne a récemment exprimé son indignation face à ce qu’elle considère comme un véritable abandon de l’agriculture biologique en France. Ce mécontentement a été agrémenté de critiques fermes à l’égard de la loi Duplomb, adoptée le 8 juillet, qui réintroduit l’acétamipride, un pesticide interdit depuis 2018. Cette décision illustre, selon le syndicat, la dégradation progressive des politiques en faveur de l’agriculture biologique.
Un contexte préoccupant pour la bio
L’adoption de la loi Duplomb a été perçue comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour la Confédération paysanne. En effet, cette loi confirme un tournant dans la politique environnementale du gouvernement, qui semble privilégier les intérêts des agrochimistes au détriment des pratiques agricoles durables. Dans un communiqué de presse publié le 10 juillet, le syndicat a exprimé son refus de participer au comité de pilotage du plan Ambition Bio 2027, un projet qu’il avait initialement soutenu.
Les représentants de la Confédération soulignent que leur participation ne serait rien d’autre qu’un affichage politique, destiné à masquer une réalité bien plus sombre. Ils déplorent que le gouvernement ait favorisé la réautorisation de l’acétamipride après l’avoir interdit. Constatant une série de mesures qui démontent un déclin des efforts en faveur de la bio, le syndicat dénonce un véritable abandon méthodique de l’agriculture biologique.
Les effets d’une politique incohérente
Les changements successifs de politique ont créé une insatisfaction croissante parmi les producteurs bio. Plusieurs éléments illustrent cette incohérence :
Ces décisions mettent en lumière un traitement défavorable réservé à l’agriculture biologique et soulèvent des interrogations sur l’engagement réel du gouvernement en matière de soutien à ce secteur.
Des objectifs inaccessibles
Il est frappant de constater que malgré ces mesures préoccupantes, les objectifs fixés par le Plan Ambition Bio demeurent hors de portée. En effet, le taux de **Surface Agricole Utile (SAU)** bio stagne à 10 % depuis trois ans, bien loin de l’objectif fixé de 18 % pour 2027.
Cette stagnation est d’autant plus alarmante qu’elle reflète un désengagement croissant des acteurs politiques et économiques envers l’agriculture biologique.
Le seuil de 20 % de bio en restauration collective, fixé par la loi Egalim, n’a également pas été atteint. En 2024, le taux d’approvisionnement en produits bio dans les cantines scolaires n’était que de 12 %. Cela met en lumière une dissonance entre les promesses gouvernementales et la réalité du terrain, créant ainsi un fossé encore plus grand entre les attentes des citoyens et les actions menées.
Les attentes de la Confédération paysanne
Face à cette situation, la Confédération paysanne appelle à une réflexion urgente sur la politique publique à adopter pour soutenir l’agriculture biologique. Ses revendications s’articulent autour de plusieurs axes :
L’organisation des agriculteurs souligne l’importance de passer à l’action pour éviter une dérive irréversible dans le soutien à l’agriculture bio, qui joue un rôle crucial dans la transition écologique et la préservation de la biodiversité.
Conclusion : un avenir incertain
La critique de la Confédération paysanne face aux récentes décisions gouvernementales met en évidence une crise profonde au sein du secteur de l’agriculture biologique en France. La réintroduction de l’acétamipride, combinée à des mesures budgétaires défavorables, fait peser un risque sur l’avenir de l’agriculture durable. Au-delà des simples chiffres, c’est une vision à long terme qui semble faire défaut.
Les inquiétudes formulées par le syndicat ne sont pas anodines. Elles relèvent d’une quête de maintenir un système alimentaire durable et respectueux de l’environnement, qui doit impérativement favoriser l’agriculture biologique crédible et accessible. Pour cela, le gouvernement doit réévaluer ses priorités et s’affirmer comme un véritable acteur de la transition agro-écologique. Les défis sont colossaux, mais il est encore temps de tracer une voie qui garantisse un avenir sain pour les agriculteurs, les consommateurs et l’environnement.